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Ces dernières semaines, l’espace politique ivoirien a été le théâtre de plusieurs soubresauts marquant le début de la course à la succession du président Alassane Ouattara, qui doit quitter le pouvoir en 2025 après trois mandats.
Un cabinet allégé
Le Premier ministre Patrick Achi a annoncé sa démission le 13 avril et a été reconduit dans ses fonctions seulement une semaine plus tard, le 19 Avril. Le jour même, un cabinet allégé de 32 ministres a été annoncé, là où le précédent comptait 41 ministres, les portefeuilles clés restant entre les mains de loyalistes de Ouattara. Parmi les changements les plus notables, Laurent Tchagba, ancien ministre de l’hydraulique, remplace Alain Richard Donwahi comme ministre des eaux et forêts ; Françoise Remarck devient ministre de la culture, et Mamadou Sangafowa Coulibaly rejoint le gouvernement à la tête du ministère des mines, du pétrole et de l’énergie.
Avec ce remaniement, Ouattara affiche l’engagement de son administration à réduire les dépenses dans un contexte socio-économique difficile. En effet, malgré le plafonnement du prix du riz et du sucre le mois dernier, le mécontentement populaire persiste face à l’augmentation des prix des denrées de base et aux menaces terroristes dans le Nord.
Un nouveau vice-président
Le président Ouattara a nommé Tiémoko Meyliet Koné, le gouverneur de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), comme vice-président. Ce poste, inscrit dans la réforme constitutionnelle de 2016, était vacant depuis juillet 2020 et la démission de Daniel Kablan Duncan. La nomination de Koné était inattendue, malgré que ce dernier soit l’homme de confiance de Ouattara depuis des années, notamment sur les questions internationales comme la réforme du franc CFA.
Un homme politique reconnu pour son expertise, tant dans le secteur public que privé, sa nomination au deuxième poste le plus important de la politique ivoirienne a été chaleureusement accueillie. Selon Ouattara, le nouveau vice-président est un “brillant économiste” et un “technocrate exceptionnel”.
Une succession incertaine
Pourtant, la question de la succession de Ouattara continue de se poser. Malgré la réduction du nombre de prétendants, la question du dauphin n’est pas tranchée et le président étudie toujours ses options. Patrick Achi n’est pas hors course, même si la vieille garde du parti au pouvoir reste sceptique quant à sa loyauté. Par ailleurs, on ignore encore comment le président Alassane Ouattara répartira les responsabilités entre le premier ministre et le vice-président.
Malgré cette incertitude politique, la Côte d’Ivoire connaît une stabilité qu’elle n’a pas connue depuis longtemps. Les relations entre Ouattara et des personnalités politiques clés comme les anciens présidents Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié ne cessent de fluctuer, mais le président s’est récemment félicité de la consolidation de “la paix et de la stabilité” et de l’instauration d’un “dialogue politique qui a contribué à faire progresser le calme” dans le pays.
Pour les investisseurs, une intensification des manœuvres politiques, ainsi que de nombreux changements de personnel au sein des ministères pourraient perturber les collaborations public-privé en cours. Les acteurs du secteur privé devraient renouer le dialogue avec les anciennes et nouvelles parties prenantes une fois que la poussière post-remaniement sera retombée, afin de renforcer la collaboration et maintenir la continuité.
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A propos de l’auteur
Daphne Piriou est consultante senior chez Africa Practice, basée à Abidjan. Elle peut être contactée à l’adresse [email protected].
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